Nos ressources pour l’apprentissage autonome

Pendant l’été, j’ai fait un tri dans nos placards de matériel. Je me suis débarrassée de tous les “au cas où” gardés et jamais utilisés, parce qu’ils ne sont finalement pas intéressants. Je n’ai gardé que les livres ludiques comme les encyclopédies joliment illustrées et j’ai viré les manuels et les cahiers moins drôles. Après trois enfants et quelques années d’instruction en famille, j’ai appris à savoir ce qui les intéresse et ce qui reste dans le placard… et peut être que ça changera encore plus tard. Peut être que ce sera très différent pour les deux plus petits, qui ont 3 et 5 ans.

Sann et moi avons choisi ensemble ces manuels de niveau CM1, qui proposent de mélanger les matières comme elle le fait déjà au quotidien. Elle a la liberté de les utiliser partiellement ou totalement, à elle d’y puiser ce dont elle a besoin. Le format est assez ludique, avec des mini leçons et quelques propositions d’exercices qui peuvent être faits à l’oral.

Ces manuels sont ludiques pour Sann, car les apprentissages sont concrets et les exercices s’insèrent facilement dans son approche globale des savoirs. Je l’ai compris maintenant, elle n’aime pas compartimenter les matières ou faire des séries de calcul sans qu’il y ai un “but”.

Au niveau des cahiers, elle a son traditionnel cahier de sorties, qu’elle prend plaisir à remplir et à relire, un cahier pour les matières littéraires, et un cahier de sciences. Elle a également un cahier d’astronomie qui alterne une page bleue et une page blanche, pour dessiner le ciel nocturne. Elle est libre de remplir les cahiers comme elle le souhaite, avec la présentation qu’elle préfère.

Pour cette année, j’ai réduit un peu les abonnements et il y aura Géo ado et la hulotte pour Sann, Olalar pour Vega et Lex. Naturellement, ça n’empêche pas chacun d’aller lire le magazine de l’autre si ça l’intéresse, les tranches d’âge sont plutôt des conseils.

Dans le matériel créatif, j’ai gardé ce qui a du succès : les perles, les feutres, la peinture, les paillettes, les pochoirs (oui vous lisez bien, il est écrit “trucs grave importants” sur l’étiquette de la boite blanche, ce sont nos papiers comme les contrats, les garanties…).

Ce qu’on utilise le plus souvent pour l’art, ce sont les crayons de couleur et l’aquarelle. J’en ai plusieurs boites, pour qu’on puisse peindre à plusieurs, et une petite collection de pinceaux, du papier aquarelle premier prix et pour chaque enfant, un gros carnet de croquis dans lequel ils peuvent s’exprimer librement, à la manière d’un journal. Le chat est en option, mais fortement recommandé.

Cet été, j’ai cassé ma tirelire et utilisé l’argent économisé pour les enfants depuis quelques années pour leur acheter un petit ordinateur portable. Chez nous, le numérique occupe une place importante et le Papa des mouflets et moi même avons chacun notre ordinateur, que les enfants sont libres d’utiliser quand nous ne nous en servons pas. Nous n’avons pas de tablette, par contre. Ils sont abonnés à Bayam, qui leur permet d’apprendre en jouant, et Sann quant à elle utilise de nombreux supports comme : mathamaze, Vikidia, l’Esprit Sorcier, Duolingo, Navadra…

Depuis qu’elle maîtrise la lecture, elle est très autonome. Elle utilise aussi l’ordinateur pour apprendre l’espagnol et l’anglais, faire des recherches, échanger des e-mails, lire des newsletter éducatives comme Artips, Skyper avec ses amis, écrire des romans ou des journaux.

Nous n’avons pas de chaîne de télévision, mais les enfants sont abonnés à Netflix Kids, qui propose quelques jolis dessins animés et films, et des séries éducatives super bien faites comme les Octonautes, Mily Miss Question, le Bus Magique ou encore Odd Squad. Il y a également de très beaux documentaires comme la série Cosmos, présentée par l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson. Ils ont accès à ce qu’il veulent, mais quand une série ne me plait pas, comme Peppa Pig que je trouve très sexiste parfois, je leur explique pourquoi et généralement ils cessent d’eux-même de la regarder.

En dehors des supports matériels, il y aussi les sorties : au Jardin partagé, au parc, au musée, et dans les ateliers. Cette année, Sann fera de la danse Jazz, du théâtre, de l’anglais et du cirque. Vega fera aussi du cirque, et de la danse classique. Lex, enfin, ira à un cours d’éveil musical. À Paris, les activités extra-scolaires sont très chères, mais il existe des centres d’activités financés par les mairies, avec des tarifs calculés en fonction du quotient familial de la CAF. Pour nous, c’est vraiment avantageux, et c’est d’ailleurs plus pratique d’aller toujours au même endroit. Pendant les vacances, ils organisent aussi des stages pour les enfants à partir de 9-10 ans.

Depuis quelques mois, Sann a montré beaucoup d’intérêt pour la cuisine, et a appris certaines recettes qu’elle peut réaliser entièrement seule. Lex et Vega aiment participer, aussi, à ces petits gestes du quotidien qui permettent de grandir et devenir autonome. Vous l’aurez sûrement compris, mais si je parle en particulier de Sann quand j’évoque nos supports, c’est parce que pour le moment, les plus petits ont envie de jouer, en gros. Faire leur vie, découvrir simplement le quotidien, leur propres limites, imaginer et créer, s’ennuyer (c’est positif de s’ennuyer de temps à autre : l’ennui développe la créativité, la réflexion et enseigne à l’enfant à ne pas dépendre de l’adulte pour l’occuper mais à développer lui-même ses idées).

Il y a suffisamment, autour d’eux et dans leur vie de tous les jours, d’occasions d’apprendre et de se créer de nouveaux centres d’intérêt, à leur âge ils ne montrent pas encore la même envie, le même besoin que Sann. Je les laisse simplement être, et je serai là quand ils auront besoin de plus, par exemple comme quand Vega s’intéresse aux lettres et que je lui donne un coffret des Alphas ou des cartes Montessori qui nourrissent son envie. Si pour leur grande sœur, j’ai pu ressentir de la culpabilité quand je ne lui proposais pas systématiquement des activités, aujourd’hui je vois les choses autrement et je me contente d’accompagner. Je ne cherche plus à marcher devant sur le chemin, je marche à leurs côtés, au même pas : c’est leur route.

Enfin, parmi les supports que je n’ai pas encore évoqués, il y a, naturellement, les livres. Une tonne de livres. À la maison, c’est le Papa qui fait la lecture le soir, ou bien Sann dans la journée, pour les plus petits. Il m’arrive de le faire aussi, mais ce n’est pas ce que je préfère. Je choisis de préférence des livres vivants (vous pouvez trouver ICI une excellente définition du concept ainsi qu’une belle liste), mais il y a un peu de tout dans notre bibliothèque.

Pour chercher de nouveaux titres, je regarde du côté des blogs IEF, ou bien je fais des recherches avec des mots clefs sur internet, Pinterest ou Amazon. J’achète les titres de la liseuse de Sann chez Amazon, dont les vieux classiques à 0 ou 1 euro, et les autres livres en vide greniers, magasins d’occasion. Je vais chercher des idées dans notre librairie jeunesse de quartier, qui est fantastique : les vendeurs lisent les bouquins et adorent en parler inlassablement, on repart toujours avec des trésors.

Et côté projets pour l’année à venir ? J’aimerais mettre en place quelques petits rituels qui créent de la joie et des souvenirs. Un petit déj autour d’un journal d’art, un moment partagé autour du premier repas de la journée pendant lequel chacun pourrait gribouiller ou peindre. Une jolie table, une bougie, un peu de musique. Les petits comme les grands sont sensibles aux belles ambiances. J’aimerais aussi faire des goûters lecture, pendant lesquels on choisit un livre, ou deux, ou trois, et on grignote pendant qu’on lit et raconte à voix haute, pour créer un moment calme en milieu de journée, et partager (un peu à la manière du Poetry tea time dont parle Eve). Apprendre à écouter, donner ou prendre la parole, exprimer ce qu’on ressent et ce qu’on veut. Et puis enfin, maintenant que les mouflets ont bien grandi, pourquoi pas des soirées télé, autour d’un film et avec un chocolat chaud, parce qu’après tout le lendemain, il n’y a pas besoin de se lever tôt.

Nous ne sommes pas très doués avec les emplois du temps, on aime mieux faire les choses comme elles viennent, et on a du mal à mettre des habitudes en place en dehors des horaires de cours du centre d’activités. Mais ces petits rituels, ça me tente bien, alors je vais essayer ! Voilà, je réalise que j’ai fait un sacré roman, n’hésitez pas si vous avez des questions ou des idées cool. Bientôt, je vous parle de notre matériel de sciences naturelles plus en détails !