A&A 2018 : notre petite célébration

On se retrouve pour parler de notre petite fête d’anniversaire de mariage dans ma région natale, le sud de la France (la première partie est ici). On s’est longtemps demandé ce qu’on allait faire, on voulait marquer le coup tout en respectant nos valeurs, nos natures, et faire quelque chose qui nous ressemble. On avait envie de parler de notre couple, mais aussi de notre tribu, de ces petits êtres qui nous ont rejoint tour à tour depuis 10 ans et qui comptent tant pour nous.

On voulait du vert, s’exprimer sur des sujets qui nous parlent : l’univers, l’espace, le cosmos, la liberté, et notre vision de l’amour. Parce qu’on n’a jamais été très romantiques, parce que c’était la première fois qu’on fêtait notre anniversaire de mariage (d’habitude on oublie), parce qu’on n’a jamais eu envie d’une déclaration avec un genoux à terre, mais que malgré tout, on s’aime très très fort.

On a mis de côté des petites bricoles pendant quelques mois : des guirlandes, des bougies, des pots en verre, de vieux draps. On a fabriqué des cartes nébuleuses, des guirlandes avec les phases de la Lune. On a acheté quelques fleurs chez la fleuriste du coin, et fabriqué ensemble de petits bouquets. On a installé des rubans dans les arbres en déchirant de grands tissus, accroché quelques lumières, mis la table avec la vaisselle vintage qu’il y avait sur place. C’était génial de tout faire soit même, de voir les uns et les autres participer. Priscillia, Marie et Olivia ont fait de superbes bouquets, Seb a risqué ses os pour installer une très belle arche avec un drap enroulé autour d’une branche. Nicolas a installé les tables, aidé à faire une guirlande. Lili a gardé patiemment les plus petits, supervisé les parties d’échecs.

Chacun a apporté sa pierre, que ce soit pour faire des photos, décorer, vérifier que tout était prêt.

Et moi, j’étais tellement sereine. Tellement de choses ont été préparées à la dernière minute, parce que c’est comme ça que je les préfère, et quelques instants encore avant la cérémonie j’étais dans la cuisine pour faire le gâteau et les cookies, pas douchée, pas habillée. On n’avait pas vraiment d’heure, on avait simplement décidé de profiter du moment, de la journée, et de commencer quand chacun serait prêt.

Mes amies m’ont fait un petit bouquet avec ce qu’il restait des fleurs de la déco, c’était tellement mignon. On a fait un effort pour “se faire beaux”, nous qui quittons très rarement nos jeans. Quand j’ai enfilé ma robe et ma couronne d’olivier, je me souviens d’avoir dit “olala, non, je suis pas sûre là… On dirait que je suis déguisée”. Est-ce que j’avais confiance en moi, pile à ce moment là ? Pas trop, j’avoue. Finalement je me suis dit, si tu le fais pas aujourd’hui, maintenant, alors quand ? Et puis je suis sortie de ma chambre, j’ai jeté un dernier coup d’œil à mes cookies qui refroidissaient et mes copines m’ont vue. Les enfants sont venus vers moi. Ils m’ont dit que j’étais belle, et je ne me suis plus sentie déguisée.

On s’est installés dehors, dans le petit cercle druidique qu’on avait improvisé en rigolant, en se disant que quand même on aurait dit qu’on avait accroché du papier toilette dans les branches. Vega et Enéa nous avaient préparé un petit spectacle de musique en secret, on les a écoutées, elles étaient si mignonnes et pleines de vie. On était sous les arbres, il faisait beau et l’herbe était toute fraîche sous mes pieds (l’avantage d’une robe longue, c’est que personne sait que t’as pas de chaussure pas vrai ?).

Sann a ensuite lu un passage du Petit Prince, le même qu’on avait lu il y a 11 ans pour notre mariage. Celui qui parle de s’apprivoiser, ce dialogue entre le renard et le Prince, avec cette phrase si poétique :

“- Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…

-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé…”

Arthur a lu un magnifique texte de Carl Sagan pendant qu’il faisait tourner dans l’assemblée une image de la Nasa sur laquelle on voit la Terre dans la Galaxie. J’ai lu quelques mots à propos de notre histoire, parsemée de quelques blagues parce que c’est tout moi, je ne sais pas rester sérieuse. On s’est fait un gros câlin en famille, un sandwich de tribu.

Ensuite, les mouflets ont fabriqué une potion de druide, comme si on était au rassemblement du corbeau. Ils ont mélangé des jus et des épices qui symbolisaient les ingrédients du couple : la patience, la communication, l’amour. Et puis ils l’ont servie à tout le monde, parce que la potion magique ça se partage.

Pour finir, Sann et son Granpa’ ont joué ensemble une des chansons qu’elle préfère : “La Seine”, du dessin animé Un Monstre à Paris. En tout, cette petite célébration a dû durer une vingtaine de minutes, pendant que les plus petits qui avaient décroché en route jouaient aux échecs ou à la balançoire près de nous. Je n’avais pas imaginé grand chose de ce moment, pour être franche on l’a même réellement planifié quelques jours avant à peine parce qu’Arthur insistait, mais il était parfait.

Chacun était ensuite invité à se prendre en photo derrière le vieux cadre qu’on avait chiné dans l’Emmaüs du coin, et de former des paires, des groupes de gens qui s’aiment pour immortaliser le bonheur d’être ensemble.

On s’est fait plein de câlins comme des hippies chez les petits poneys, on s’est dit qu’on était beaux, qu’on était heureux, si j’avais vu ça de loin j’aurais sûrement dit “oh bon sang qu’est ce que c’est que cette overdose d’amour” (c’est mon côté Garfield, ou Deadpool, au choix), mais voilà j’y étais et j’ai pas eu le choix, j’ai kiffé (ils vont tous me le payer !)

Et comme dans les cérémonies, soyons honnêtes, ce qui intéresse tout le monde c’est d’en finir au plus vite pour pouvoir enfin MANGER, on est remontés vers la terrasse pour dîner sous le coucher de soleil. Je vous raconte ça dans le prochain et dernier article sur ce week-end, à très vite !